Soumis par Michel Lambert le
Les pois secs traditionnels de couleur jaune ou verte, les pois cassés débarrassés de leur pellicule enveloppante, les pois chiches secs appartiennent tous à notre héritage européen. Ils seraient originaires du Moyen Orient. Les dernières découvertes archéologiques françaises laissent penser que les pois auraient été apportés sur le territoire français, par les premiers immigrants d'origine anatolienne, il y a 5 000 ans. Les Celtes, les seconds immigrants, les auraient aussi adoptés lors de leur migration d'Asie Centrale vers l'Ouest européen. Ils sont présents sur le territoire québécois depuis au moins la fin du XVe siècle. Ce sont les Basques, chasseurs de baleine, puis les Bretons et les Normands, pêcheurs de morue, qui les ont partagés, les premiers, avec les autochtones de l'Est du Québec.
La diminution de la consommation de viande proposée par plusieurs écoles de pensée alimentaire contemporaines favorise largement le retour des légumineuses dans notre alimentation hebdomadaire pour satisfaire nos besoins en protéines. Il faut se rappeler, cependant, que les légumineuses doivent obligatoirement être consommées avec des céréales ou des noix pendant la journée pour devenir des protéines complètes, comme la viande. C'est d'ailleurs comme cela qu'on les a consommées dans notre histoire. Notre fameuse soupe aux pois qui se mangeait toujours avec du pain de ménage a permis la survie de nos ancêtres autochtones et européens. Ajoutons que les pois chiches font aussi partie de notre patrimoine et qu'on peut les consommer en soupe, en salade, en casserole, en trempette, aussi régulièrement qu'on le veut, avec du riz, des pâtes alimentaires, du pain plat de la Nouvelle-France tout comme du pain naan ou du pain pita. Le fameux humus d'origine libanaise est une bonne protéine végétale parce qu'on le combine avec des noix de sésame.
Je vous invite à relire ou découvrir les articles que j'ai déjà écrits sur ce site pour en connaître plus sur cet aliment fondateur de notre identité culinaire.
Blogue: Tout commence avec une graine
Blogue: Commençons le chapitre des légumineuses avec les pois
Article: Les soupes aux pois
Article: Les pois chiches
Article: Les pois secs
Article: Les collations de maïs ou de pois soufflés
Article: Les farines de pois ou de gourganes
Je vous rappelle aussi qu'on peut faire de grosses soupes aux pois qu'on peut congeler en portions pour se dépanner les jours trop occupés. Nos ancêtres qui travaillaient en forêt, l'hiver, s'apportaient des morceaux de soupe congelée qu'ils faisaient chauffer, le midi, sur un feu de camp, et qu'ils accompagnaient d'un quignon de pain fait par le cook du chantier où ils dormaient. Cette soupe leur permettait de travailler fort jusqu'à la noirceur. Pour ceux qui aiment les pois secs sans aimer les flatulences qui viennent avec peuvent ajouter des herbes comme le cumin, le fenouil ou la cardamome ou des produits pharmaceutiques qui éliminent cet inconvénient, comme Beano. Éviter de manger quelque chose de sucré en même temps est aussi un moyen d'en diminuer les inconvénients.
Les prochaines semaines, nous retrouverons d'autres légumineuses importantes de notre histoire culinaire. D' ici là, je vous souhaite une bonne semaine.
Michel Lambert, historien de la cuisine familiale du Québec