Soumis par Denis Fortin le
"On est ce qu'on mange". Cette affirmation populaire comporte une grande part de vérité, comme la plupart des dictons d'ailleurs.
La cuisine, tant par le choix des aliments, des recettes que par les modes de préparation est le reflet fidèle de notre conception de nous-mêmes, des autres et du monde. Elle est l'objet de traditions, de rituels, de savoir-faire et de pratiques tout autant que de lieux, d'objets spécifiques, d'habitudes communautaires et d'interdits religieux.
Dis-moi ce que tu manges et je te dirai qui tu es. On pourrait faire plus précis et demander : dis moi ce que tu manges, où, comment, avec qui et pourquoi afin d'obtenir une image assez juste de l'univers de la personne, ses représentations, ses traditions, sa vision du monde.
Mais cette influence de la culture sur la cuisine opère aussi en sens inverse. La cuisine peut changer notre vision du monde à son tour.
Expérimenter d'autres pratiques culinaires, d'autres aliments, d'autres recettes peut contribuer à élargir nos horizons, assouplir nos idées préconçues et finalement soumettre notre vision du monde à d'autres influences. On ne parle pas ici de conversion mais plutôt d'enrichissement mutuel dans la rencontre de différentes façons de faire et de saveurs différentes.
L'histoire des peuples et de leurs habitudes culinaires est faite de ces rencontres entre différentes cultures.
Le Québec, depuis 12 000 ans, en est un parfait exemple.