Le pissenlit
Le pissenlit serait d’origine eurasienne et non américaine. Mais il aurait fait partie des nombreuses plantes sauvages apportées involontairement en Amérique par les premiers colons européens qui voulaient se semer du foin pour leurs pâturages. Certains en auraient même apporté parce que cette plante était connue pour ses fonctions diurétiques, d’où le terme français de « pisse-en-lit ». Son autre nom est dent-de-lion, calqué sur le grec leontodon et le latin dens leonis, du à la forme de ses feuilles qui ressemblent à de grosses dents. L’anglais a d’ailleurs gardé le nom français du Moyen Âge qu’on donnait à la plante avant de l’appeler pissenlit à partir du XVe siècle. On a toujours consommé ses feuilles par plaisir et par nécessité, car la plante a plusieurs fonctions médicinales connues. Le nom grec taraxis a donné le nom officiel de la plante : taraxacum officinale. Ce nom fait référence au latex que la plante dégage dans sa tige qu’on appliquait, dans l’antiquité, sur les yeux, pour soigner une inflammation. À quelle époque est-il arrivé en Amérique? Dès le débarquement des premiers européens au tout début du XVIIe siècle, car il est devenu d’usage courant, partout en Amérique, particulièrement chez les coureurs des bois qui s’en faisaient des salades chaudes avec du lard salé et du vinaigre. On trouve ce plat français chez toutes les nations autochtones du Québec qui ont leur nom propre pour cette salade. Les Cris, par exemple, l’appellent kâ asâwâsh nîpîsh. Plusieurs recettes de cette plante sont notées dans ma collection Histoire de la cuisine familiale du Québec.