Nos racines irlandaises.

Les Irlandais ont eu une influence capitale sur la culture générale et culinaire québécoise. Notre folklore avec ses reels, ses danses carrées descendent majoritairement du folklore irlandais. Notre cuisine traditionnelle est aussi empreinte d'influences irlandaises avec ses pommes de terre, ses saucisses, son bacon, son navet, son chou et son poireau. Disons d’abord que dès le Haut Moyen Âge, les Celtes de l’Irlande devenaient chrétiens sous l’impulsion de Saint-Patrick et de quelques moines missionnaires. Au VII e siècle, ils construisaient plusieurs monastères en Bretagne et en Picardie, avec leurs traditions religieuses celtiques. Au XII e siècle, le premier roi normand de l’Angleterre traversait en Irlande avec sa grosse armée pour latiniser les rites de l’Église celte. Ses motivations religieuses finirent par avoir un impact positif sur les chefs religieux celtes. L’église catholique de Rome dominerait désormais l’Irlande pour longtemps tout en échange, en prenant quelques initiatives celtiques comme la fête de la Toussaint et la fête des Morts de même que le sacrement de la confession faite en privé et en secret, chez les Celtes. Mais lorsque Élisabeth Première imposa l’anglicanisme aux églises irlandaises, beaucoup d’Irlandais émigrèrent en France pour pouvoir élever leurs enfants dans la religion catholique. On ouvrit même des écoles irlandaises, à Paris, en 1578. C’est pour cette raison d’ailleurs que plusieurs soldats irlandais se sont battus à côté des Français, à Québec, en 1760. Ils francisaient leur nom pour ne pas être reconnus par la nouvelle administration anglaise. En 1700, 130 familles québécoises étaient déjà d’origine irlandaise. Cela constituait 5 % de la population de la Nouvelle-France. De 1816 à 1860, plus d’un million d’Irlandais sont débarqués aux ports de Québec ou de Montréal pour s’établir en Amérique. Plusieurs sont restés dans ces villes portuaires, ayant trouvé du travail pour survivre. Presque 22 000, cependant, sont morts en cours de route ou à l’arrivée dans les ports. Ils sont enterrés à Ponte-Saint-Charles, à Montréal, et sur la Grosse Isle, dans le fleuve Saint-Laurent où ils étaient en quarantaine, dans les années 1870. Suite à ce carnage ethnique, plusieurs orphelins irlandais ont été adoptés par les familles franco-québécoises tout en conservant leur nom irlandais.

Plusieurs grands personnages de notre histoire étaient d’origine irlandaise. Je vous invite, à cet égard, à lire le texte que l’Université Concordia a fait sur l’apport des Irlandais au Québec. Les généalogistes trouvent au moins un ancêtre irlandais dans 40 % des Québécois d’aujourd’hui. Et il y en a partout, dans toutes les régions du Québec, aujourd’hui bilingues.

Comme ce dimanche, on assiste à la parade de la saint-Patrick à Montréal, j’en profite pour parler d’eux et pour vous suggérer un gigot à la menthe pour le jour de Pâques. Le gigot d’agneau printanier fait partie de nos traditions, depuis la fin du XIX e siècle. J’ai aussi mis plusieurs recettes avec du jambon étant donné que la tradition anglaise et française le mettent toujours au menu du temps de Pâques. Cuisinez ses restes de multiples façons, comme le faisaient nos mères et grands-mères. Apportez-en dans vos lunchs chauds ou froids pour mieux vivre la saison en le combinant avec du sirop d'érable.

Bonne Saint-Patrick à tous ceux qui ont des ancêtres irlandais!

Et Joyeuses Pâques à tous!

Michel Lambert

 

 

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