Les steaks de caribou ou de wapiti sur le barbecue
Les tranches de gibier grillées sont très anciennes dans notre répertoire autochtone. On pense que les premiers hommes qui sont entrés au Québec suivaient les troupeaux de caribou qui paissaient dans les toundras au pied du glacier continental qui fondait. On les consommait nécessairement grillés sur des feux de bois. L’animal était dépouillé d’abord de ses os à l’aide de pierres coupantes, puis les os étaient cassés et bouillis à part comme boisson. On coupait des tranches de muscle dans lesquelles on enfilait des branches vertes en forme de V qui permettaient de griller la viande au-dessus des braises. On mangeait toujours les viandes saignantes ou rosées. Le wapiti que les Français appelaient la « vache sauvage » était cuit de la même façon. Lorsque j’étais chef, le caribou était un gros vendeur, à ma table. Il n’est malheureusement plus disponible au Québec, pour donner le temps aux troupeaux du Nunavik de se refaire. L’attente risque d’être longue car le réchauffement climatique crée toutes sortes de problèmes qui nuisent au garde-manger des caribous et à leur migration habituelle. On pourra se rabattre sur le wapiti d’élevage accessible aux Québécois contemporains.