La chicorée frisée
Le terme porte à confusion dans la francophonie. Au temps de la Nouvelle-France jusqu’au début du XXe siècle, la chicorée frisée désignait un type de laitue très frisée qu’on ramassait juste avant les gels. Elle est citée au moins 7 fois dans nos archives, entre 1658 et 1715. On sait qu’elle poussait bien, entre autres, à Trois-Rivières, puisque ce sont des habitants de cette ville qui l’ont amenée à Michillimakinac lorsqu’ils sont allés fonder ce premier village francophone d’Ontario qui est devenu Détroit, après la Conquête de 1760. Comme la chicorée a un gout amer et une texture plutôt ferme, on la préparait, autrefois, avec des vinaigrettes fortes et chaudes pour la ramollir ou avec du raifort, du radis noir ou de la moutarde. On l’associe beaucoup aux fromages bleus, aujourd’hui. On mangeait aussi cette laitue avec de la crème sure ou des cailles (lait caillé). Il est intéressant de savoir, aussi, que dès le Moyen Âge, on attachait cette salade pour la faire blanchir et ainsi l’adoucir au gout. En Belgique, cette salade frisée blanchie, s’appelait une endive. L’endive actuelle a emprunté son nom à cette chicorée frisée attachée!