Les soupes au pain et au riz

Les soupes aux pains d’origine française sont traditionnellement faites avec de l’oignon. Tout le monde connait la soupe à l’oignon gratiné d’origine parisienne que les gens qui travaillaient aux Halles (grand marché public de Paris) allaient manger aux petites heures du matin, tout comme les fêtards après leur soirée bien arrosée. La plupart estiment que cette soupe alliant le pain et l’oignon remonterait au moins au Haut Moyen Âge. Rabelais (1494-1553) en fait d’ailleurs tout un plat dans ses ouvrages, à la fin du Moyen Âge.

Nos ancêtres français connaissaient donc la recette, en s’installant au pays. Et curieusement, comme en France, elle était servie comme le plat par excellence de la remise en forme. Les Québécois de certaines régions l’appellent toujours la soupe à l’ivrogne. C'est que les femmes donnaient cette soupe à leur homme qui s'était attardé, en chemin, dans une auberge ou une taverne, au retour du travail. Avec le temps, la soupe française s’est québécisée. L’une des variantes les plus populaires consiste à la partir avec de la graisse de rôti de porc dans laquelle on fait attendrir beaucoup d’oignon en quarts de rondelles. Puis, on ajoute de l’eau et du riz. Le pain est ajouté à la fin de la cuisson du riz. C’est une soupe consistante qui tient lieu de repas. La même soupe était servie, l’hiver, aux hommes qui venaient de fendre du bois pour chauffer le poêle. On en servait aussi à la fin d’une soirée de danses carrées. C’est un plat bien identitaire, dans notre cuisine.

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