Les casseroles d'orge sur le feu
Ce type de plat est d’abord un descendant des soupes à l’orge, vieilles d’au moins 10 000 ans, au Moyen-Orient. Les céréales nourrissaient, à peu de frais, nos ancêtres qui les faisaient bouillir longuement avec des viandes ou des poissons, ou juste des légumes sauvages ou domestiques. Chez nous, au début de la colonie française, les missionnaires ou les paysans ajoutaient une poignée d’orge ou de riz au gibier qu’ils avaient attrapé en cours de route ou au bout de leurs champs en culture. L’orge en question gonflait beaucoup à la cuisson et finissait par boire tout le liquide de cuisson. C’est ainsi que le plat est né, avec le temps. Mais dans la tradition française, l’orge était moins populaire que le riz. Ce sont surtout les colons d’origine écossaise qui faisaient ce plat, principalement avec du mouton. Lorsque les immigrants d’Europe de l’Est se sont installés chez nous, à la fin du XIXe siècle, ils avaient aussi ce plat dans leur bagage culturel ; la casserole d’orge se pratiquait chez eux dans les familles paysannes pauvres. On les faisait avec des champignons sauvages qu’on allait ramasser autour de la ferme ou avec des légumes de longue conservation issus du jardin de l’été précédent. Les casseroles d’orge reviennent à la mode avec les problèmes grandissants du gluten dans nos populations. Les mettre au menu, ce n’est pas seulement suivre une mode, c’est retrouver nos racines !