Les macaronis

Les macaronis sont des pâtes italiennes. Elles sont textuellement mentionnées en 1279 par un soldat qui raconte ce qu’il a dans ses bagages : « una bariscella plena de macaronis. » D’autres documents prouvent que les pâtes se font en Ligurie depuis au moins 1244 et qu’elles se sont répandues dans toute la péninsule italienne depuis au moins le XIVe siècle. Mais comme ailleurs dans le monde, les pâtes se faisaient à la main, de façon artisanale. À la différence des pays environnants, les pâtes italiennes artisanales se faisaient sécher et transporter facilement. On nourrissait les soldats avec elles. Ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle qu’on a vu la mécanisation de la fabrication des pâtes avec l’invention d’une presse hydraulique mue par un moulin à eau qui appuyait sur la pâte à travers des rondelles en bronze trouées de différentes formes et grandeurs. Ces rondelles pouvaient être changées selon la forme et la grosseur des pâtes que l’on voulait obtenir. Certains fabricants pouvaient en offrir 200 variétés, à  la fin du XIXe siècle.  Mais pour revenir aux macaronis artisanaux, ils se vendaient déjà séchés, comme les macaronis modernes, avant l’arrivée de la mécanisation.  Au Québec, c’est un jeune Italien de 17 ans qui fit les premiers macaronis et les premiers vermicelles pour vendre aux Montréalais, l’année de fondation du Canada, en 1867. Il s’appelait Carlo Onorato Catelli. Sa famille avait suivi un oncle sculpteur immigré au Canada, en 1845.  Les pâtes Catelli suivirent donc les chantiers de construction des voies ferrées du Québec et du Canada parce que les constructeurs étaient majoritairement des Italiens. Ces derniers mangeaient leurs pâtes avec de la viande sauvage qu’ils chassaient dans les forêts environnantes du lieu de construction de la voix ferrée ou avec de la viande domestique négociée avec des paysans franco- ou anglo-québécois des villages que la voie ferrée traversait. L’installation généralisée des fromageries de cheddar, partout au Québec, à partir de 1864, fit en sorte que les macaronis au fromage devinrent très populaires au Québec. Les macaronis aux tomates sont arrivés seulement dans les années 50, après la 2ième Guerre mondiale. Dans la majorité des familles catholiques, le macaroni au fromage ou aux tomates était le repas du vendredi. On lui doit la baisse considérable de la consommation de poisson, le vendredi, par la majorité catholique du Québec! On en lira plus sur ces pâtes dans mon 5e volume, Histoire de la cuisine familiale du Québec, le monde à notre table, ses cuisines et ses produits, de la page 502 à 504.