Le maïs lessivé

Le maïs lessivé, plus connu, au Québec, sous le nom de « blé d’Inde lessivé », appartient à notre héritage iroquoïen. Ce sont les Iroquoïens de Stadacone ou Québec qui ont initié les Français à cet aliment, en 1535. Lors de la fondation de Québec, les Hurons d’origine iroquoënne, ont complété l’initiation des Français à cet aliment important pour eux. Ils leur ont montré comment le préparer. Après la récolte du maïs très mur, au début octobre, les autochtones suspendaient les épis de maïs dans leurs maisons longues pour terminer le séchage des grains. Puis, ils retiraient les grains des épis à l’aide de couteaux tranchants. Ces grains étaient ensuite mis à cuire dans un grand pot de céramique avec de la cendre de bois dur, pendant plusieurs heures. Ce procédé faisait grossir les grains qui laissaient partir leur enveloppe rigide. Ces peaux flottaient sur le dessus du liquide de cuisson. On changeait l’eau à ce moment-là pour éliminer toutes les enveloppes des grains de maïs et surtout pour enlever la cendre des grains et de l’eau de cuisson. Les grains pouvaient alors être cuits complètement avec du gibier ou d’autres légumes autochtones ou bien déposés dans des paniers qu’on rangeait au frais pour l’hiver. Tous les Français qui ont fait le commerce des fourrures avec les autochtones ont adopté cet aliment, tout comme les autochtones de langue algonquienne l’avaient fait avant leur arrivée au Québec. Cet aliment se transportait bien dans des poches et étaient ajoutés à la soupe aux pois quotidienne. Quand on manquait de pois, on les faisait cuire avec du gibier dans la bouillote du jour. Les autochtones adoraient la nouvelle soupe métissée de pois et blé d’Inde lessivé. Toutes les nations autochtones actuelles l’ont encore dans leur menu traditionnel tous comme les Franco-Québécois de nos villages. Cette soupe s’appelle « anissabo » chez les Cris et « aricimin » chez les Atikamekw.