Les ragouts de sauvagine sur le feu
Le terme remonte au XIIe siècle, en France, et désignait les oiseaux aquatiques sauvages tels que les canards, les cygnes, les oies grises, les échassiers, les hérons, etc. Mais les termes gibier et gibier d’eau étaient plus fréquents, même encore au XVIIe siècle, car les découvreurs, comme Champlain, parlaient plus de gibier d’eau que de sauvagine dans leurs récits. Champlain parle carrément de gibier quand il cite des oiseaux canadiens comme les canards colvert, les branchus, les oies blanches ou les outardes (Bernaches du Canada). Le terme gibier a d’ailleurs donné le nom de gibelotte qui était, au Québec, le nom que l’on donnait aux ragouts d’oiseaux sauvages jusque dans les années 1920. Avant 1916, l’année où l’on interdit la chasse à la sauvagine, au Québec comme dans toute l’Amérique, Madame Berthe Beauchemin servait de la vraie gibelotte à ses clients montréalais qui venaient chasser la sauvagine dans les iles de Sorel. Comme elle n’eut plus le choix de changer sa recette en recette de poisson, après cette date, la gibelotte de Sorel est devenue une gibelotte de poisson, même si le terme n’avait pas de sens pour les habitants locaux. À cause de cette confusion des termes, on finit par laisser tomber le nom de gibelotte pour les ragouts de sauvagine qui ont simplement gardé le nom générique de ragout. Ce type de plat a toujours été populaire dans la Plaine du Saint-Laurent. Je l’ai retrouvé spécialement dans les villages des deux côtés du fleuve, le long du Chemin-du-Roy et tout autour du lac Saint-Pierre.