Les viandes en mélange, en conserve

La tradition des viandes mélangées en conserve remonte à la fin du XIXe siècle, lorsque les cultivateurs eurent accès à des sertisseuses mécaniques faciles à opérer, proposées par le Ministère de la Colonisation, de l’Agriculture et les premières coopératives. On achetait généralement une sertisseuse en famille, puis on se la passait quand on en avait besoin. Comme je l’ai raconté, ailleurs, lorsque les dégels de l’hiver se prolongeaient et mettaient en danger les réserves de la dépense ou du hangar, on n’avait pas le choix de mélanger les viandes qui restaient pour ne rien perdre. Par gout, on mélangeait souvent du lard salé ou du porc gras avec une viande maigre comme le veau, l’orignal ou le chevreuil. Et l’on consommait ces conserves en ragouts, en cipâtes, en pâtés ou simplement réchauffées avec des pommes de terre.