Le rat musqué

Le rat musqué, malgré son nom répugnant pour certains d'entre nous, est un animal qui fait vraiment partie de notre histoire pour sa fourrure et sa viande. Autrefois, les femmes étaient fières de porter un manteau de fourrure en rat musqué. Les policiers de la Gendarmerie royale portaient des casques en rat musqué, en hiver. Les petits garçons de ma génération qui vivaient à la campagne se faisaient des sous en vendant la fourrure des rats musqués qui nageaient dans les fossés de la ferme familiale. Il était facile à prendre au piège. La Baie d’Hudson qui les achetait les vendait sous le nom anglais de Hudson Seal. La fourrure des casques pour homme était épilée et teinte en noir. Peu de Québécois en mangeaient, cependant, excepté les autochtones et certaines familles de trappeurs. Les Français du début de la colonie étaient frappés par son odeur qu’ils estimaient, au contraire des autochtones qui n’aimaient pas du tout cette même odeur. C’est une façon pour les rats musqués de marquer leur territoire. Le rat musqué est très prolifique; une femelle peut avoir 3-4 portées  de 6-7 ratons par été, chacune durant 35 jours. Il ne se nourrit que d’herbes et d’écorces d’arbres, comme le castor. On le dépouille de sa fourrure comme le lièvre en enlevant ses glandes odoripares, près de l’anus. On commence toujours par le faire bouillir avec du vinaigre ou du gros sel, avant de le préparer en rôti, en braisé ou en ragout avec un bouillon de bœuf ou du vin rouge pour diminuer l'intensité de son gout amer.