Le miel

Les autochtones du Québec connaissaient le miel des abeilles sauvages, des guêpes et des taons. Les plus hardis grimpaient aux arbres pour fouiller dans les trous à la recherche d’un essaim. Ils se protégeaient contre les piqures à l’aide d’une torche enfumée que tenait un comparse, au pied de l’arbre. Un dessin illustrant cette même recherche a été retrouvé en Espagne, qui daterait d’au moins 10 000 ans. Il y a donc longtemps que l’homme connait le miel. L’élevage des abeilles dans une ruche construite par l’homme daterait cependant d’environ 5 000 ans. Les Grecs et les Romains de l’Antiquité adoraient le miel et le cuisinaient en combinaison avec des fruits de mer, du poisson et des céréales. Nos ancêtres celtes connaissaient aussi le miel qu’ils mettaient, entre autres, dans leur bière de blé qui s’appelait corma, selon le spécialiste américain des Celtes, Duncan Norton-Taylor. La huche munie de cadres mobiles que l’apiculteur pouvait retirer pour recueillir le miel sans défaire l’essaim a été inventée par le français Debeauvoys, en 1844. Auparavant, au Québec, on se construisait des ruches en paille qu’il était facile de trancher pour aller chercher le miel mais il fallait alors recommencer l’essaim, chaque année. Le Dr Edmond Grignon, apparenté à Claude-Henri Grignon, l’auteur de L’avare bien connu (Séraphin), raconte que, dans son enfance, les ruches en paille de son grand-père ressemblaient à des tuques! On a effectivement commencé à faire du miel pour la famille, chez nous, au début du XIXe siècle. Le Ministère de l’Agriculture et de la Colonisation encourageait les gens à installer quelques ruches sur chaque ferme pour favoriser la pollinisation des champs et du verger familial. Le miel était donc utilisé dans de multiples recettes de plats salés ou sucrés. On consultera mon 4e volume, l’Histoire de la cuisine familiale du Québec, la plaine du Saint-Laurent et les produits de la ferme traditionnelle, de la page 1074 à 1084, pour plus de détails.