L'ail des bois
La nature québécoise accueille deux espèces de plantes aillées qui poussent dans le sud de notre territoire : l’ail des bois (allium tricoccum) et l’ail doux (erythronium americanum). Ce sont les Algonquins qui initièrent les coureurs des bois français à ces plantes sauvages, au XVIIe siècle. Ces derniers n’hésitèrent pas à en mettre dans les viandes sauvages qu’ils faisaient cuire en forêt, tout comme les missionnaires qui suivaient les autochtones dans leurs pérégrinations annuelles. Lorsque les Français colonisèrent la plaine du Saint-Laurent, ils n’hésitèrent jamais à se nourrir de tout ce qui était comestible dans la nature environnante. L’ail des bois qui poussait dans leurs érablières furent les plantes les plus convoitées. À la fin du XX e siècle, certains ont voulu profiter de l’amour de cette plante par les nouveaux Québécois urbains et ils en mirent des milliers en conserve au point que l’espèce est en danger de disparition. Heureusement, la plante est aujourd’hui protégée. On peut la cueillir et la cultiver comme plusieurs de mes amis l’ont fait sur leur propriété afin de lui laisser le temps de se régénérer. On peut aussi cuisiner une ou deux feuilles par plante pour laisser la racine continuer de croitre. Les bulbes d’ail sauvage pourront être à nouveau cueillis lorsque la plante se sera suffisamment développée pour être cueillie de façon à protéger la plante pour nos enfants. En attendant, on remplacera l’ail des bois de nos recettes traditionnelles par de l’ail de jardin. Voir mon 3e volume, Histoire de la cuisine familiale du Québec, la forêt, ses régions et ses produits, tome 2, p. 1293 à la page1299.