Le sucre blanc

La canne à sucre a d’abord été cultivée, il y a 10 000 ans, en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Puis, d’ile en ile, elle est traversée en Inde, aux Philippines et en Chine. Les caravanes arabes l’ont alors apportée au Moyen-Orient, puis l’ont diffusée sur tout le pourtour méditerranéen, lors de l’expansion du monde arabe à partir du VIIe siècle. Les Européens ont connu le sucre de canne lors des Croisades au Moyen-Orient. Rare et cher en Europe, on considérait le sucre comme une épice; on l’utilisait parcimonieusement comme un remède. Le sucre blanc faisait partie de la pharmacie des religieuses hospitalières de Montréal et de Québec, au XVII e siècle. Mais déjà au XVIIIe siècle, le sucre blanc était devenu une denrée plus courante. Le voyageur Pher Kalm raconte, en 1749, que le sucre blanc est meilleur avec le thé, le café et les groseilles. C’est donc, que sur les tables où on l’invitait, on lui offrait le choix entre le sucre blanc, la cassonade et le sucre du pays. Au début du XXe siècle, le sucre était devenu une provision obligatoire pour les familles québécoises. On l’achetait en poche de 100 livres pour faire les confitures, les gelées et les desserts amenés par les Britanniques. Aujourd’hui, le sucre est devenu la bête noire de l’alimentation, le péché mortel dénoncé par les prêtresses de l’alimentation. Ce que je retiens du sucre dans l’histoire, c’est qu’il a amené l’esclavage et bien des problèmes. Mais il a aussi eu son côté réconfortant. Le sucre rappelle à l’humanité le lait maternel qui est très sucré. Il est présent aussi dans beaucoup de plantes en combinaison avec l’amertume et l’acidité. Il est bon pour l’être humain comme pour l’animal, en sage quantité!. On consultera mon 5e volume pour plus de détails, Histoire de la cuisine familiale du Québec, le monde à notre table, ses cuisines et ses produits, de la page 519 à 524 pour plus de détails.