L'épinard

Plusieurs de nos grands-parents actuels ont connu les épinards dans les premiers jours de la télévision, avec Popeye; c’était l’aliment magique qui lui donnait toute sa force. Même si l’épinard était inconnu dans plusieurs familles urbaines des années 1950, il est installé au Québec depuis le début de la colonie. Boucher le signale le premier, en 1664. On le considérait comme une herbe à soupe et à salade qu’on préparait spécialement au début de l’été, au moment de la Saint-Jean. À la suggestion du cuisinier Bonnefons, certaines familles aisées en ajoutaient dans la soupe aux pois traditionnelle. On le mettait aussi dans les tartes, les pâtés avec une omelette ou une béchamel. Les monastères européens du Moyen Âge en consommaient beaucou, les nombreux jours de jeûne du calendrier catholique. Son origine serait chinoise mais son nom français vient du mot arabe isbinakh. Les commerçants arabes l’avaient sans doute apporté de la Chine dans leur longue course vers l’Asie, sur la route de la soie. On consultera mon 4e volume Histoire de la cuisine familiale du Québec, la plaine du Saint-Laurent et les produits de la ferme traditionnelle, de la page 617 à 621.