La laitue frisée
La très grande majorité des laitues dérivent de la laitue sauvage qui pousse un peu partout dans le monde. Les Français, en immigrant au pays, ont apporté plusieurs variétés de laitues sauvages dans leurs semences de foin. La laitue sauvage est consommée depuis au moins 8 000 ans, en Europe, et on la cultive depuis au moins 4 000 ans, au Moyen-Orient. On l’associait à la féminité à cause du lait qu’elle dégage lorsqu’on la casse, mature. On disait que les hommes qui en mangeaient perdaient de leur virilité. Au 2ième siècle de notre ère, les feuilles de laitue devinrent très populaires de sorte que les salades devinrent le plat de tout le monde, les pauvres comme les riches. Puis les feuilles furent plutôt associées aux familles paysannes qui en faisaient des soupes et des salades-repas. Au temps des Romains, on mangeait la salade en entrée. Puis Néron qui était un gros mangeur de viande demanda qu’on accompagne désormais les viandes de salade. Par conséquent, c’est cet usage d’origine romaine que nos ancêtres français ont apporté au Canada. C’est l’équipage de Jacques Cartier qui a planté les premières laitues au Québec, en 1541, à Cap-Rouge. Champlain raconte que Louis Hébert en a planté à Québec même, en 1618. En 1664, Pierre Boucher raconte qu’on trouvait au Québec « des laitues de toutes sortes ». Les laitues frisées appartenant à la variété crispa étaient celles que l’on plantait au temps de la colonie, puis dans les jardins familiaux jusqu’à aujourd’hui. Leurs feuilles vert pâle sont tendres et croustillantes. La variété Grand Rapid est celle que l’on sème depuis plus de 150 ans. On trouve dans la même catégorie, les laitues Batavia, Simpson, Salad Bowl et Feuille de chêne, en rouge ou en vert. On consultera mon 4e volume Histoire de la cuisine familiale du Québec, la plaine du Saint-Laurent et les produits de la ferme traditionnelle., de la page 672 à 680.