Les bleuets sauvages
Il y a 3 espèces de bleuets au Québec dont deux poussent après les feux de forêt, dans les terrains acides. La première peut mesurer 60 cm de haut, dans les endroits ombragés. La seconde est celle que l’on rencontre dans les bleuetières. La troisième, plus petite, pousse au Nunavik dans les terrains marécageux. Le bleuet sauvage est certainement le petit fruit le plus populaire dans l’histoire de la cuisine autochtone.
On en ramassait de grandes quantités, au mois d’aout, qu’on faisait sécher sous le soleil encore ardent de la fin de l’été. On le consommait en hiver avec les poissons ou les viandes séchées. On en mettait dans la bannique. Les peuples de langue iroquoienne en mettait dans leurs galettes à la farine de maïs. Plusieurs familles françaises du Saguenay-Lac-Saint-Jean et de Charlevoix faisaient la même chose, comme on me l’a raconté à de nombreuses reprises. Le séchage des bleuets est une technique de conservation qui remonte à plus de 2 500 ans. Certaines nations se faisaient aussi des pâtes de bleuets à demi séchées qui se conservaient tout l’hiver.
Les Loyalistes originaires du Maine eurent l’idée de mettre des bleuets frais dans les muffins et répandirent ce type de pâtisserie, chez nous, au début du XXe siècle. On fait, bien sur, plusieurs types de desserts traditionnels avec les bleuets comme les tartes, les poudings, les gâteaux, les pains sucrés, les biscuits et galettes, les grands-pères ou les pot-en-pots, les cachettes ou les chalands, de même que les mousses ou les crèmes de bleuets, les short cakes, les beignets autochtones, les cobblers, les crêpes et les gel-yos. Voyez mon 3 e volume consacré à La forêt, ses régions et ses produits, de la page 1260 à 1267, pour plus d’informations, dans ma collection Histoire de la cuisine familiale du Québec.