Les crabes
Il existe plus de 4 000 espèces de crabe dans le monde. On les trouve sur les plages de lacs d'eau douce, qu’en profondeur, dans la mer. Les textes grecs anciens parlent de sa consommation, il y a 3 000 ans. Nos ancêtres celtes en faisaient déjà des soupes, au Haut Moyen Âge. Nos ancêtres vikings et normands les associaient déjà à la crème, vers l’an 1 000. Au Québec, les fouilles archéologiques faites en Haute-Côte-Nord révèlent que les Archaïques maritimes les consommaient déjà, il y a 5 000 ans. Dans le fleuve et le golfe Saint-Laurent, il y a au moins 11 espèces de crabe. Mais 7 espèces habitent seulement la région du golfe, en particulier le célèbre crabe des neiges, autrefois appelé le crabe royal. Ce crabe fait l’objet d’un véritable engouement chez les Québécois contemporains qui en font l’unique mets d’un repas festif, chaque printemps. Certains en font leur repas pascal alors que des associations caritatives organisent des levées de fond avec ce repas couru par les connaisseurs. On le sert bouilli, nature, avec un beurre à l’ail, des frites et une salade verte. Avant les années 1950, cependant, le crabe était détesté par les pêcheurs de morue parce qu’il emmêlait leur filet de pêche. Depuis ce temps, les Québécois des régions maritimes et des centres urbains ont créé plus de 200 recettes différentes avec du crabe. La Côte-Nord, le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie et les Iles de la Madeleine font tous la pêche au crabe. Plusieurs tonnes de crabe sont expédiées, chaque année, au Japon et aux États-Unis. On lira ce que je raconte de ce crustacé, dans mon 2e volume consacré à La mer, ses régions et ses produits, dans ma collection Histoire de la cuisine familiale du Québec, de la page 684 à 693.