Les thés en collation
Le thé est la boisson la plus consommée de la planète, après l’eau. Toutes les sortes de thé que nous connaissons sont issues du même arbuste, le théier. Cet arbuste est originaire des provinces du Sichuan et du Hunan, au sud de la Chine. Il pousse toujours de façon sauvage sur les montagnes le long du fleuve Yangtse. Selon la légende, on aurait commencé à l’infuser, il y a 2 700 ans avant notre ère. Les archéologues chinois ont découvert des petits bols à thé datant de plus de 2 250 ans. Mais les textes chinois révèlent que le thé est devenu la boisson nationale de la Chine, sous la dynastie des Tang, entre 618 et 907 de notre ère. C’est à ce moment qu’on aurait commencé à le cultiver et à le répandre ailleurs, en Asie. Ce sont des marins néerlandais qui ont été les premiers importateurs de cette boisson en Europe, en 1610, deux ans après la fondation de Québec. Ce sont donc eux qui ont répandu le mot thé ou tea, d’origine minnan, en Malaisie, car c’est là qu’ils l’ont découvert. En Chine, on l’appelle shà. Ces 2 noms sont utilisés par toutes les langues du monde pour parler de cette boisson. On signale la présence du thé en France, en 1635 ou 1636. Il était donc aussi présent en Nouvelle-France, mais très rare parce que beaucoup plus cher que le café. Ce sont les Britanniques qui répandirent son usage quotidien, dans toutes les régions du Québec, y compris au Nunavik. Ils l’avaient reçu des Hollandais, en 1657 et ont commencé à l’importer de l’Inde puis du Sri Lanka, en 1669. En 1720, ils l’importaient aussi de la Chine. À cette époque, seule les riches pouvaient se payer une tasse de thé. Pehr Kalm dit qu’il n’a jamais vu une tasse de thé, au Québec, en 1749. Pourtant, le voyageur français Franquet mentionne, en 1752, que le thé est très courant à Québec. Qui croire? Quoi qu’il en soit, après la Conquête britannique, le thé a fini par remplacer le café comme boisson quotidienne. Les plantations dirigées par les Anglais firent baisser les prix considérablement et le thé devint accessible à tous, à la fin du XVIII e siècle. On en buvait même dans les camps de bûcherons car il était moins cher que le café. Aujourd’hui, au Québec, on ne boit jamais de thé le matin, mais plutôt lors du diner, du souper ou en collation, en après-midi. Depuis les années 2 000, le thé fait de plus en plus partie des boissons rafraîchissantes, en compagnie de lime ou de citron. Et des chefs l’utilisent de plus en plus de façon créative dans des sauces ou des desserts, inspirés par nos grands-mères qui accompagnaient leurs viandes de sauces au thé noir.