Les baies d'amélanchier ou petites poires

Nos grands-parents les appelaient des petites poires à cause de la parenté de goût. Dans l’Ouest canadien, on les appelait plutôt de leur nom autochtone, des saskatoons. Le terme baies d’amélanchier est récent et vient des biologistes québécois qui ne voulaient pas qu’on confonde les vraies poires avec ces petits fruits. Ce ne sont pas du tout des poires. Mais comme cet arbre n’existait pas en France, les premiers colons le baptisèrent à partir de ce qu’ils connaissaient, la poire. C’est Jacques Cartier qui les a remarqués, le premier, en 1536. Le frère Sagard les identifie aussi, en 1623. « Il se trouve des Poires, ainsi appelees Poires, certains petits fruicts un peu plus gros que des pois, de couleur noirastre & mol, très bon à manger à la cueillier comme Bluës, qui viennent sur de petits arbres, qui ont les fueilles semblables aux poiriers sauvages de deçà, mais leur fruict en est du tout différent. » Les autochtones se faisaient des tisanes avec les feuilles que les Français de la Nouvelle-France ont adoptées, sous le nom de « thé de cheval ». Les coureurs des bois, à l’imitation des autochtones de l’Ouest canadien, faisaient leur fameux  pemmican avec ce petit fruit séché, de la graisse et de la viande séchée de bison des Plaines canadiennes. Les nations autochtones québécoises du Nord faisaient aussi le pemmican avec des petites poires ou des bleuets, mais ils lui donnaient un nom propre à leur nation, comme luhwegan pour les Innus de Betsiamites.