Les soupes aux pâtes des immigrants du XIXe siècle

J’ai dit, à plusieurs autres endroits sur ce site, que les pâtes alimentaires ne sont pas nées en Italie seulement. Tous les pays de la planète qui ont cultivé du blé ou d’autres céréales ont fini par les transformer en farine avec laquelle ils ont inventé plusieurs types de pâtes, sous plusieurs formes. Bien sûr, les pâtes alimentaires aux noms italiens sont les plus connues,  mais elles ne sont pas les seules. Les Québécois ont eux-mêmes créé plusieurs types de pâte dont j’ai parlé ailleurs. Je voudrais signaler ici les pâtes faites par les autres immigrants venus chez nous, de la fin du XIXe siècle au début du XXe. Je pense, entre autres, aux Allemands avec leurs spatzle, aux Polonais avec leurs kluskis, aux Hongrois avec leur galuskas. Ces pâtes sont passées dans la cuisine de certaines familles québécoises par le biais de livres de recettes consacrés à ces pays d’origine ou par le partage de recettes à l’intérieur de groupes sociaux ou religieux. Dans mon pays natal, par exemple, les Polonais d’Arvida fraternisaient avec les Franco-Québécois dans le sous-sol de l’église Sainte-Thérèse où les deux communautés avaient leur messe catholique. La même chose se faisait à Rouyn-Noranda. Mes enfants raffolaient des galuska que je leur faisais avec de la goulache hongroise.