Les liqueurs et crèmes alcoolisées
Ce sont des moines français qui eurent l’idée, au XIVe siècle, d’aromatiser de l’alcool éthylique ou de l’alcool issu de la distillation d’un vin quelconque pour le rendre plus intéressant. Les Arabes ont inventé l’alcool. Les Croisés français ont ramené la recette chez eux de sorte qu’au Moyen Âge classique, XI e et XII e siècles, on savait faire de l’alcool qu’on considérait comme un médicament. Pour que ce médicament soit moins dur à prendre, les moines eurent l’idée de lui ajouter du sucre et des arômes. Ils firent alors macérer des fruits, des noix, des feuilles parfumées dans ces alcools. La macération durait de 2 à 9 mois, selon l’arôme recherché. Les moines firent de nombreux essais avec tout ce qui poussait dans leur jardin et dans les forêts environnantes et le miel de leurs ruches. Au XVIe siècle, la recette s’était répandue dans toute l’Europe. Au Québec, les Français ont amené les liqueurs à la mode en France, comme le Rossolys adoré par Louis XIV. Cette liqueur de fleur de lys, orange, cannelle, rose et jasmin était un véritable bouquet floral. Mais, ce genre d’alcool fut remplacé par des crèmes et des liqueurs populaires dans le monde britannique, au début du XXe siècle. La crème de menthe, le Triple Sec, la liqueur de café, de noisettes, de citron sont toutes des créations européennes. Les Irlandais ont créé une crème avec du whisky irlandais qu’on appelle la Crème irlandaise. Chaque pays a sa crème nationale, aujourd’hui. Nous avons, chez nous, plusieurs liqueurs à base de petits fruits sauvages, comme la Chicouté et des crèmes comme la Crème de cassis des Sœurs Monas de l’ile d’Orléans ou la crème d’érable Coureur des bois de Frelisburg, dans les Cantons-de-l’Est.