La perchaude
La perchaude est un petit poisson d’eau douce abondant dans les eaux des lacs à l’ouest du lac Saint-Jean, du grand lac Mistassini et de la rivière Témiscouata, au sud du fleuve. Elle vit en bande dans le fleuve Saint-Laurent, en amont de Québec, et dans de nombreux lacs et rivières qui communiquent avec le fleuve. C’est un poisson peu présent dans les archives du Régime français car il était méconnu des colons français et ignoré des nations de langue algonquienne. Ce sont les nations d’origine iroquoïenne qui l’appréciaient, comme le révèlent les résidus alimentaires de la Pointe-du-Buisson, au bord du lac Saint-Louis, tel qu’étudié par l’Ostéothèque de Montréal. Comme les Français ne connaissaient pas ce poisson, ils lui donnèrent le nom de perche. (Pierre Boucher, 1660). Le nom perchaude est apparu officiellement dans notre langue dans les Trésors de la langue française, en 1875. Dans les faits, la perchaude est originaire de la vallée du Mississippi ; elle serait montée du sud après la fonte du glacier continental. C’est un poisson qui aime l’eau chaude. Pourtant, elle est active l’hiver puisqu’on la pêche beaucoup en hiver, sur la glace. Les gens du Haut-Saint-Laurent et du lac Saint-Pierre se construisent des cabanes sur la glace pour pouvoir en pêcher en janvier et février. On retire les filets sans les vider. C’est un poisson qui est congelé pour être consommé en été sous toutes sortes de forme. Le fish monegan est le plat le plus connu des amateurs de perchaude : c’est un pain à hot dog garni de purée de pommes de terre parfumée à la moutarde et à la relish qu’on accompagne de filets de perchaude poêlées au beurre. Je vous donne quelques recettes de ce petit poisson d’eau douce du Québec.