Les eaux parfumées de fleurs

Ce sont les Arabes qui ont inventé les eaux florales par le procédé de la distillation, comme on le fait avec l’alcool. Au XIX e siècle, on faisait non seulement des eaux de fleurs, mais des eaux de toutes sortes de plantes cultivées et sauvages. Aujourd’hui, on ne trouve plus que les eaux de fleurs d’oranger et les eaux de rose. Certaines femmes du Maghgreb font encore leur eau de rose avec des rosiers de Damas qu’elles cultivent dans leur jardin ou de l’eau de fleurs d’oranger avec leurs bigaradiers (citrus aurantium). La cuisine libanaise, de plus en plus présente dans nos mœurs culinaires actuelles, a remis à la mode ces eaux présentes au Québec depuis le XVIIe siècle. Au XIX e siècle, au moment où l’on faisait lever les gâteaux avec de la perlasse combinée à du petit lait sur ou du vin, on cachait l’odeur désagréable de ces denrées avec des épices puissantes ou de l’eau parfumée. L’eau de fleur d’oranger était réservée aux mariages alors que l’eau de rose était plutôt l’eau des grandes fêtes religieuses annuelles. J’ai trouvé plusieurs recettes de desserts qui l’utilisaient encore, dans les archives régionales du Lac-Saint-Jean et du Centre-du-Québec. Certaines recettes associaient l’eau de rose aux tartes aux pommes ou aux poudings anglais aux carottes.