L'oseille de jardin ou sauvage.
L’oseille de jardin est l’herbe que l’on plante pour son acidité et que l’on utilise depuis toujours en combinaison avec les poissons, les légumes sucrés, les fruits ou d’autres herbes amères. Au Moyen Âge, c’était essentiellement une herbe à soupe ou à salade, comme dans l’Antiquité romaine. Des recherches récentes lui accordent des propriétés anti-oxydantes intéressantes et beaucoup de vitamine C comme les agrumes. L’oseille était bien connue de nos ancêtres français qui la reconnurent aussitôt lorsqu’ils en virent pousser spontanément dans leurs jardins. Ils l’appelèrent la petite oseille (rumex acetosella L). Certaines familles fondatrices des villages de l’intérieur des terres arrêtèrent d’en planter dans leur jardin parce qu’ils en trouvaient facilement de la sauvage, dans les alentours. L’oseille de jardin a cependant toujours fait partie des plantations de la plaine du Saint-Laurent, surtout dans le Sud-Ouest du Québec. C’est Champlain qui en a planté, le premier, en 1618, dans l’enceinte de son Abitation. Sagard, en 1623, raconte qu’en arrivant dans la baie de Gaspé, il a vu des pêcheurs se planter de l’oseille, sur la grève, pour mettre dans leurs soupes de poisson quotidiennes. Les Inuits conservaient de l’oseille sauvage de l’Arctique dans de l’huile de phoque entreposée dans des vessies de phoque pour en avoir pendant les longs hivers canadiens. Les Iroquois se faisaient jusque dans les années 1950, des cornichons à l’oseille comme les anciens colons français de La Prairie. Un monsieur de Petit Saguenay m’a raconté que sa mère en faisait grâler dans un poêlon noir, les jours où ils n’avaient rien à manger, au début de l’été. Au Lac-Saint-Jean, on ajoutait une poignée de petite oseille, les jours où l’on faisait rôtir de la petite truite de ruisseau. Tout cela prouve que l’oseille fait aussi partie de notre culture culinaire. Voir ce que j’en dis dans mon 4 e volume, Histoire de la cuisine familiale du Québec, la plaine du Saint-Laurent et les produits de la ferme traditionnelle, de la page 982 à 990 de même que dans la liste des recettes de la page 727 à 729.