Les pois verts ou petits pois
La consommation des pois dans leur stade jeune ne remonte qu’au XVIIe siècle. Ce sont les jardiniers hollandais qui eurent l’idée de manger les pois encore verts. Comme ces petits pois étaient sucrés, ils furent rapidement très populaires. Les Hollandais en envoyèrent en cadeau aux rois des états italiens et de France. En 1696, Madame de Sévigné écrivait à sa fille qu’elle était folle des petits pois. Puis la noblesse anglaise s’enticha aussi des petits pois à tel point que les pois verts devinrent le légume préféré des Anglais; ils en mangeaient autant avec la volaille rôtie qu’avec le rosbif du dimanche soir ou le gigot d’agneau à la menthe. Mais il fallut attendre le début du XXe siècle pour que les petits pois se démocratisent. C’est l’arrivée des pois en conserve qui rendit ce légume accessible à tous, aux États-Unis et au Canada. Puis, en 1920, un certain Américain, Clarence Birdseye, réussit à congeler correctement les premiers petits pois. En même temps, plusieurs compagnies québécoises en mettaient en conserve, comme les pères trappistes de Mistassini, au Lac-Saint-Jean. Une autre école d’agriculture gaspésienne tenue par une communauté religieuse à Val d’Espoir, en fit son cheval de bataille, au début du XXe siècle. On en livrait de grandes quantités par train, jusqu’à Montréal. Les petits pois font donc partie des légumes préférés des Québécois, en particulier avec la volaille. On aura plus d’information sur ce légume en consultant mon 4e volume, Histoire de la cuisine familiale du Québec, la plaine du Saint-Laurent et les produits de la ferme traditionnelle, de la page 748 à 755.