La bette à carde
Beaucoup de gens pensent que la bette à carde est un légume récent, chez nous, et que ce sont les Italiens qui nous l’ont fait connaître. Or cela est faux. Pierre Boucher écrit, en 1664, qu’on sème chez nous, des cardes de toutes sortes. La bette à carde est un légume composé de tiges, comme le céleri, et de grandes feuilles qui ressemblent aux feuilles de betteraves. Les tiges sont traditionnellement blanches mais on en trouve des rouges et des jaunes, aujourd’hui. La bette à carde était déjà consommée dans l’antiquité grecque puisque Aristote parle d’elle, 400 ans avant J.C.. Sous le Régime français, la bette à carde était considérée comme une herbe potagère qu’on met dans la soupe. On la traitait comme le poireau en la plantant dans une chaudière de sable pendant l’hiver qu’on entreposait dans la cave. On allait se couper régulièrement des bouts de feuilles et de tiges pour mettre dans la soupe aux herbes, pendant l’hiver. En été, on la mangeait aussi en sauce blanche avec du pain ou en tarte, comme sur la Côte-Nord. Les gens de Charlevoix, de Portneuf, du Haut-Saint-Laurent et des Laurentides la cuisinent depuis toujours. Mais il est vrai qu’elle était inconnue de plusieurs Montréalais parce que les épiceries n’en mettaient pas dans leur espace à légumes frais. On aura plus d’information sur ce légume en consultant mon 4e volume, Histoire de la cuisine familiale du Québec, la plaine du Saint-Laurent et les produits de la ferme traditionnelle, de la page 509 à 512.