La moutarde en graines ou en poudre
Le gout de la moutarde est très présent dans plusieurs de nos plantes sauvages. La bourse à pasteur, la lépidie densiflore, le tabouret des champs, le silène enflé et la moutarde des champs sont tous porteurs du gout de la moutarde. Nos ancêtres français ramassaient souvent de ces plantes sauvages pour leurs salades vertes de l’été. Les graines noires de la moutarde des champs étaient même utilisées par certains pour aromatiser leurs viandes sauvages au gout plus fort. On les faisait sécher, accrochés au plafond des hangars, pendant qu’il faisait chaud, à l’abri du soleil. On les broyait dans un mortier avec un pilon au besoin. Lorsque les Anglais se sont installés au Québec, ils importaient de la moutarde en poudre préparée qui sauverait du temps aux ménagères du Québec. Cette moutarde anglaise eut beaucoup de succès et remplaça la moutarde sauvage du Québec. Nos ainés connaissent bien la petite boite jaune de la moutarde anglaise Keen’s. Celle-ci fut créée à Londres par Madame Keen et ses fils, en 1742. Elle est une propriété australienne depuis 1998. Mais il faut savoir que c’est l’Ouest canadien qui produit le plus de graines de moutarde dans le monde. La Saskatchewan est la championne toutes catégories des graines de moutarde. Ses immenses champs de moutarde en fleur sont de toute beauté. La moutarde en poudre est présente dans la plupart de nos recettes de rosbifs. Cette recette nous vient de la Nouvelle-Angleterre et est présente chez nous depuis le début du XIXe siècle. La moutarde en graines est aussi présente dans nos marinades, nos cornichons et nos ketchups. Je vous invite à lire ce que je dis de la moutarde dans mon 5e volume : Histoire de la cuisine familiale du Québec, le monde à notre table, ses cuisines et ses produits, p. 856 à 860.