Le castor
Le castor est l’animal le plus emblématique du Québec et du Canada puisqu’il a fait l’objet d’un commerce international pendant quelques centaines d’années. Les autochtones le consommaient principalement dans les intersaisons. Lorsque les Français troquaient beaucoup de fourrures de castor, les autochtones en consommaient beaucoup pour ne pas le gaspiller. C’est ainsi que les Français ont été initiés à cette viande, par eux. Les missionnaires ont souvent décrit cette consommation. Sagard écrit : « La chair ou poisson, comme on voudra l’appeler, m’en semblait très bonne, particulièrement la queue, de laquelle les sauvages font état comme d’un manger très excellent, comme de fait elle l’est, et les pattes aussi. » (1623). Nos grands-parents en consommaient toujours au XXe siècle. Mais on le faisait bouillir dans quelques eaux avant de le faire rôtir avec des oignons et des légumes-racines, car la chair de castor goûte beaucoup le tremble, arbre au gout amer qui fait l’essentiel de son menu. On le mangeait aussi avec de la confiture d’atocas, de pimbina ou de gadelles, sur la Côte-Nord.