Les sauces-repas à la crème
Traditionnellement, seuls les paysans aisés possédant plusieurs vaches pouvaient se permettre de faire des sauces-crème en repas de semaine. On les faisait au cœur de l’été avec des aromates ou des herbes ou du poisson qu’on mangeait avec du pain de ménage et quelques légumes de saison. Les gens qui n’avaient qu’une vache gardait la crème pour des gâteries, le dimanche (sucre à la crème). Le reste de la semaine, on la gardait surtout pour faire du beurre. Lorsque l’industrie laitière s’est installée au milieu du XIXe siècle, la crème est devenue le principal gagne-pain de la ferme; on en gardait seulement pour le dimanche et les grandes occasions. Le reste était porté à la beurrerie ou la fromagerie du village. Les sauces-crème sont alors devenues le privilège des gens riches. Ces sauces sont revenues dans les années 1960, avec l’immigration des chefs français au Québec. Mais ce plat patrimonial qui est un héritage viking et normand est malmené par les apôtres de la minceur. Les sages la gardent pour des moments de bonheur raisonnable!