Les prunes
Les prunes sont présentes en Europe et en Amérique de sorte qu’on consomme des prunes depuis toujours, au Québec. Les Iroquoiens du Saint-Laurent avaient accès à deux variétés de prunes sauvages : la prune noire et la prune d’Amérique. C’est Jacques Cartier qui le confirme lui-même en 1535 : « Ils ont aussi des prunes qu’ils sèchent comme nous faisons pour l’hiver, et les appellent Honesta ». Sagard confirme la chose en disant que les prunes ressemblent « à nos damas violets ou rouges ». Les Basques sont les premiers à avoir apporté des pruneaux en Nouvelle-France, en 1599. L’inventaire du bateau mené par le capitaine fabien de Meriscoiena mentionne 2 pipes (tonneaux) de pruneaux destinés au troc avec les Amérindiens pour ramener des fourrures. Lorsque les Jésuites préparent des ragouts pour célébrer le baptême de petits autochtones, ils ajoutent toujours des pruneaux au gibier qui cuit. La présence des pruniers américains donne l’idée à Champlain et aux missionnaires de se planter des pruniers européens au Québec. Il s’agit des mirabelles, des reines-claudes et des prunes de Damas rouges et jaunes. Marie de l’Incarnation raconte dans ses écrits que leurs pruniers produisent au moins pendant 3 semaines, pendant l’année. Puis vers 1845, on commence, à Saint-Paul d’Abbotsford, à croiser des pruniers sauvages avec des pruniers américains pour donner de nouvelles variétés de prunes. On plantera des pruniers jusqu’au Témiscamingue et au Lac-Saint-jean. En 1891, Moonsieur Petit de Chicoutimi raconte qu’il a soupé avec des huitres et de la confiture de prunes rouges. Et plusieurs témoins de ma région natale m’ont raconté que dans leur enfance, ils faisaient sécher les pruneaux excédentaires de leurs récoltes pour l’hiver. On faisait des tartes, des poudings et du lièvre aux pruneaux. On aura plus d’information sur ce fruits dans mon 4e volume, l’Histoire de la cuisine familiale du Québec, la plaine du Saint-Laurent et les produits de la ferme traditionnelle, aux pages 868 à 877.