Le fromage cheddar
Le fromage cheddar est né en Angleterre au XII e siècle, sous le règne d’ Henri II Plantagenêt, d’origine française. Le cheddar est clairement un apport normand à l’Angleterre puisque c’est l’arrière-grand-père de Henri II, Guillaume le Conquérant, qui conquit l’Angleterre de l’an 1066 à l’an 1070. Le cheddar est le nom d’un village situé au sud-ouest de l’Angleterre. Les paysans locaux allaient porter leur fromage dans des grottes humides, près de leur village, pour l’affiner. Rapidement, le cheddar devint le fromage préféré de tous les Anglais. Au milieu du XIXe siècle, les Anglais mangeaient en moyenne une demi-livre de fromage cheddar par jour. L’Angleterre n’arrivait pas, elle-seule, à fournir à la demande. C’est pourquoi les gens d’affaires, lors du blocus naval de Napoléon qui bloquait tout approvisionnement traditionnellement des pays nordiques, firent appel aux colonies anglaises pour les fournir en cheddar. C’est ainsi que dans les années 1860, se sont ouvertes les premières fromageries commerciales de cheddar, au Québec et en Ontario. Chaque village, chaque rang, à certains endroits, avait sa fromagerie de cheddar. En 1885, la première école voulant former des fromagers compétents s’est ouverte à Saint-Denis-de-Kamouraska, sous la responsabilité de E.A. Barnard. Cette même année, la fromagerie Perron ouvrait ses portes à Saint-Prime, au Lac-Saint-Jean. Le fromage en grains, aussi baptisé « fromage en crottes », est né à la même époque, comme une création québécoise originale à partir de la fabrication de fromage cheddar. On connait sa portée internationale aujourd’hui, puisqu’il fait partie de la poutine québécoise, mets de plus en plus répandu dans le monde. On en lira plus sur le sujet dans mon 4e volume, l’Histoire de la cuisine familiale du Québec, la plaine du Saint-Laurent et les produits de la ferme traditionnelle, aux pages 989-990.