L'estragon
L’estragon est originaire des steppes de la Sibérie russe et chinoise. On a aujourd’hui 2 souches d’estragon différentes : l’estragon français qui est une plante vivace très coriace et qui prend de la force en séchant et l’estragon russe qui est une plante annuelle moins parfumée que l’estragon français. L’estragon a été amené en Europe par les Arabes, au IIIe siècle avant J. C.. L’auteur grec Dioscoride en parle au premier siècle de notre ère; on l’appelait l’herbe aux dragons parce qu’on l’utilisait pour soigner les morsures de serpent et les maux de dents. Le terme est passé à Rome sous le même nom. Au moment des croisades, on l’appelait le targon, en Vieux français. Le mot a fini par se transformer en « le tragon » puis l’estragon. Au XVI e siècle, on cultivait l’estragon dans l’Ouest de la France, le pays de nos ancêtres. Le roi Louis XIV l’adorait semble-t-il. C’est pourquoi l’estragon est devenu populaire, au Québec seulement à la fin du XVIIe siècle. On le cultivait dans toute la plaine du Saint-Laurent. C’est aujourd’hui une herbe associée à la volaille, au porc et au poisson. On en met même dans les herbes salées, dans plusieurs familles de la Côte-du-Sud et je l’ai aussi trouvé dans plusieurs recettes de cipâtes à l’orignal. On lira ce que je dis de cet aliment capital de notre cuisine dans mon 4e volume, l’Histoire de la cuisine familiale du Québec, la plaine du Saint-Laurent et les produits de la ferme traditionnelle, de la page 621 à la page 624.