Le clou de girofle
Les clous de girofle sont aussi originaires des iles Moluques, au sud des Philippines, comme le macis et la muscade. Ils sont en fait des boutons de fleurs cueillis quand ils sont rouges, avant qu’ils ne se transforment en fleur. On fait sécher ces boutons de fleur sur des nettes étendues par terre, au soleil. C’est à ce moment-là que les boutons développent leur intense parfum et qu’ils deviennent bruns. Les Archéologues ont trouvé la plus ancienne trace d’un clou de girofle dans les ruines d’une cuisine incendiée, au site archéologique de Terga, en Iraq. Cette cuisine aurait été incendiée, 1 700 ans avant J.C. , dans cette ville de l’ancienne Mésopotamie. Les Chinois et les Indiens parlent du clou de girofle au moins 200 ans avant J. C.. Ce sont les Portugais qui vont en contrôler le commerce mondial, à la toute fin du Moyen Âge. Ce d’ailleurs eux qui en apportaient dans les ports de l’Ouest français où nos ancêtres embarquaient pour s’en venir en Nouvelle-France. Ils venaient y faire des provisions de sel tout en faisant le commerce des épices avec les gens qui fréquentaient le port. Beaucoup de colons et de pêcheurs en achetaient à un prix raisonnable pour apporter au Canada. Les pêcheurs s’en servaient même comme monnaie d’échange avec les pêcheurs d’autres régions ou nationalités, comme les archives le racontent. Le clou de girofle était particulièrement utilisé dans les bouillons de bœuf ou de gros gibier, dans les pâtés, le boudin, les charcuteries et dans beaucoup de plats festifs montréalais. Il était donc plus populaire dans le Sud-Ouest du Québec qu’ailleurs. On lira mon 5e volume, Histoire de la cuisine familiale du Québec, le monde à notre table, ses cuisines et ses produits, de la page 838 à 842, pour plus de détails.