Les thés
Le thé est originaire du sud-est de la Chine, particulièrement des provinces du Sichuan et du Hunan. Il est toujours présent dans les montagnes qui bordent le grand fleuve Yangtse. On aurait commencé à l’infuser, 2 700 ans avant notre ère, et à le cultiver entre 618 et 907 de notre ère. Les Chinois l’appellent shaw. Curieusement, les pays qui ont reçu le thé par la terre, par la route de la soie, le nomment à peu près de ce nom : shaw. Ceux qui l’ont reçu par la mer, le nomment plutôt thé parce que les Hollandais qui l’ont découvert en Malaisie, à la même époque, ont pris simplement le nom malais de la plante, té. Le thé est connu en France depuis 1635 ou 1636. C’est pourquoi il est présent au Québec, dès le début de la colonie. Mais il est trop cher pour la majorité des paysans. De toute façon, on lui préfère largement le café et le chocolat chaud. Les Québécois se sont finalement adaptés au thé après la Conquête anglaise parce que c’était la boisson préférée des marchands britanniques; on ne vendait que cela dans les magasins. Les autochtones se mirent au thé, eux aussi, de sorte que le thé fit désormais partie des produits de nécessités échangés contre les fourrures ou les poissons. Le thé noir était le thé préféré des bucherons et des autochtones. Le thé vert était réservé aux dames et aux circonstances particulières de l’année; chez moi, le thé vert était réservé au temps des Fêtes. On le buvait au retour de la messe de minuit, en accompagnement de beignes ou de petits chaussons à la viande. On en lira plus dans mon 5 e volume pour plus de détails, Histoire de la cuisine familiale du Québec, Le monde à notre table ; ses cuisines et ses produits, de la page 815 à 818.