Les déjeuners français du XVIIe siècle
Le XVII e siècle est relativement bien documenté au plan de la nourriture par les voyageurs, les missionnaires, les explorateurs, les notaires, les curés de paroisse qui ont tous laissé des témoignages de ce qu’ils mangeaient au cours de la journée. Chez les autochtones de langue algonquienne ou iroquoïenne, les fruits occupaient une très grande place, en saison. Lorsqu’ils étaient insuffisants, on complétait le repas par de la sagamité à base de farine et semoule de maïs jaune. De leur côté, les Français déjeunaient essentiellement avec de la farine de blé cuite en pain avec du levain ou de la levure, en biscuit, en galette ou pain plat, de même qu’en crêpe. Et ce pain était accompagné d’eau-de-vie chez les hommes, et d’une boisson chaude pour les femmes et les enfants. On buvait du lait chaud fraichement tiré de la ou des vaches familiales auquel on ajoutait du café ou du chocolat, les dimanches. La sagamité autochtone était aussi couramment consommée chez les missionnaires, les religieuses et les familles de coureurs des bois. Le pain trempé dans le lait chaud était, en saison, accompagné de petits fruits des bois ou des champs, comme les petites fraises, les framboises, les bleuets, les mûres ou les catherinettes. Le dimanche, on ajoutait une compote de fruits de saison comme les pommes ou la citrouille, et au temps des Fêtes, des salades de fruits séchés parfumées aux épices et à l’eau de vie, tous importés de France ou d’Europe, comme les pruneaux et les raisins. Il faut dire, de plus, qu’on mangeait deux fois, le matin des grands travaux. Les hommes, en particulier, prenaient une bouchée de pain avec quelques gorgées d’eau de vie avant d’aller soigner les animaux et faire la traite des vaches, puis revenaient manger un repas complet vers 9 h avant d’aller travailler aux champs ou en forêt. Ce repas du matin avait parfois cuit dans l’âtre, toute la nuit.