Le chou gras ou poulette grasse.

Ces vieux noms français viennent de l’Ouest de la France d’où sont partis nos ancêtres, au XVIIe siècle. Au Moyen Âge, la plante était même semée dans les jardins des monastères, comme les archives le démontrent. C’est d’ailleurs dans les jardins qu’on la trouve le plus car la plante aime beaucoup s’installer dans les terrains travaillés chaque année. Elle a besoin d’un terreau meuble pour s’implanter et se sème d’elle-même pour l’année suivante. Comme la plante est parmi les premières à pousser dans le jardin, on s’en servait pour faire les premières salades de l’été de même que les fameuses soupes aux herbes du Québec. Ces soupes aux herbes se faisaient avec un bon bouillon de poule ou de veau, une céréale comme l’orge ou le riz, et la farine de blé avec laquelle on faisait des pâtes maison. Cette soupe à la poulette grasse était d’ailleurs l’un des plats les plus courants chez les premiers colons du Lac-Saint-Jean. On en mettait aussi d’office dans les premières soupes aux gourganes, dans l’Est du Québec. On trouvera d’autres recettes de chou gras, dans le 3 e volume consacré à La forêt, ses régions et ses produits, dans ma collection Histoire de la cuisine familiale du Québec, particulièrement à la page 1289 à 1318.