Les omelettes garnies de jambon ou de bacon

Ce plat associé au dimanche matin pour certaines familles était plutôt servi lors du diner de Pâques, après la grand-messe de Pâques, solennelle et joyeuse. Les années où le printemps était hâtif, il fallait même se ramasser des œufs pour ce repas, car les poules de l’année n’avaient pas encore commencé à pondre. De plus, le jambon était fumé dans le fumoir familial ou le four à pain extérieur pour ceux qui avaient un four à pain. Le porc abattu le printemps pour l’été était évidemment plus gras que le porc abattu pour Noël. On en profitait pour faire du bacon et du lard salé pour l’été, car le sel et la fumée prolongeait l’accès à la viande, même lors des journées chaudes de l’été. Le sel et la fumée sont les deux techniques de conservation favorisées par nos ancêtres normands qui se sont métissés avec nos ancêtres celtes et francs présents en France, avant eux. Les deux viandes ont toujours été associées au retour de la lumière et de la chaleur, dans des repas-rituels de nature religieuse. Pâques est la christianisation de ces anciennes fêtes religieuses celtes et germaniques qui voulaient célébrer le retour du soleil et de la lumière.