Les viandes ou gibiers congelés
Ce sont les peuples de langue algonquienne qui avaient l’habitude de congeler leurs viandes pour les consommer fraiches, à leur guise, jusqu’au dégel du printemps. On faisait deux chasses au gros gibier par hiver : une première en décembre, alors que les neiges n’étaient pas encore très hautes, et une seconde en janvier, février et début mars, lorsque les neiges étaient les plus hautes. Le gibier avait alors plus de difficulté à s’enfuir, lors de leur poursuite par les chasseurs chaussés de raquettes, et la chasse était plus chanceuse. On pouvait alors abattre plusieurs bêtes qu’on ne pouvait pas toutes consommer. On coupait alors les viandes en les dépouillant de leurs os et on les congelait, suspendues dans des paniers étanches qu’on enfouissait sous la neige après les avoir suspendues dans les arbres, le temps de les faire geler, à l’abri des animaux carnivores. En s’installant au pays, les Français imitèrent les Algonquins et les Innus de la Plaine du Saint-Laurent. Les morceaux de vinde de bœuf, de porc, de veau, de même que les volailles et le petit gibier attrapé en hiver étaient gelés puis entreposés dans des barils de bois, couverts de grains d’avoine. Ces grains créaient une zone protectrice lors des courtes périodes de dégel, en hiver. L’arrivée de l’électricité, dans les années 1930, amena progressivement les familles de fermier à se procurer un réfrigérateur puis un congélateur, dans les années 1950. À partir de ce moment, on se mit à congeler non seulement de la viande crue, mais des viandes cuites ou des préparations de viandes comme les cretons, les saucisses, les pâtés de viande, les pâtés de foie, etc. les gens pouvaient ainsi s’y prendre d’avance pour préparer leurs repas du temps des Fêtes. On congelait ainsi les abats, lors de leur abattage, pour les préparer juste avant Noël et les recongeler pour recevoir la visite jusqu’au Mardi Gras.