Les sandwichs chauds

Les sandwichs chauds ont précédé de plusieurs siècles les sandwichs froids. En effet, au Haut Moyen Âge, les gens ne mangeaient pas encore dans des assiettes mais sur des grandes tranches de pain sur lesquelles on déposait les viandes cuites et les sauces. Les nobles ne mangeaient pas la tranche de pain ; ils la donnaient aux pauvres qui venaient quêter un repas à la porte de leurs châteaux. C’est ainsi qu’est entré dans les mœurs des classes défavorisées, ce type de repas. Les Anglais ont gardé cette habitude moyenâgeuse de garnir des tranches de pain de viande et de sauce. Dans les écoles ou les pensionnats du siècle dernier, on retrouvait toujours ce type de plat au menu. C’était économique et accessible à tous. Lorsqu’on a commencé à servir des repas dans les grands magasins newyorkais, le sandwich chaud est revenu à la mode. Et la mode est passée chez nous à la fin du XIXe siècle. Le Hot Chicken était le nom qu’on donnait au sandwich chaud au poulet de Montréal, entre les deux Guerres mondiales. On le servait avec des frites et des petits pois, avec la sauce brune maison. On faisait aussi des sandwichs au bœuf, au bœuf salé ou corned beef et au bœuf fumé ou smoked meat. Ces plats sont entrés dans les mœurs québécoises au début du XXe siècle de sorte que chaque cuisinière a interprété la recette à sa façon. Quelques compagnies ont mis ces sauces à sandwichs en conserve mais les bonnes cuisinières préféraient faire leur propre sauce. Il y a effectivement beaucoup de place à la création dans ce genre de plat.