Les raisins sauvages, de rivage ou lambruches

Les raisins sauvages sont parfois appelés les raisins de rivage parce qu’ils poussent naturellement au bord des rivières ou du fleuve. Jacques Cartier et Champlain les ont nommés en 1538, 1603 et 1613. Les missionnaires en ont même fait du vin pour dire la messe, lorsque le vin importé fut perdu lors de leurs longues randonnées forestières. Ils les appelaient des lambruches, comme en France. Mais selon Henri Joutel, vers 1670, ce raisin a une peau beaucoup plus épaisse que les raisins français et son jus est plus âcre. « Nous en mangions quantité en verjus, tant en soupe que dans les ragousts que nous faisions. » Les colons français ne l’aimaient pas beaucoup. Mais les colons britanniques l’ont assez rapidement transformé en gelée pour accompagner leur muffins, leurs scones, leurs gaufres et leur pain grillé du matin. C’est à ce moment-là que les francophones les ont copiés et qu’ils se sont mis à l’utiliser aussi pour accompagner leur rôtis de wapiti ou de cerf. La recette est toujours vivante dans les Laurentides et en Outaouais.